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Créer des fonds de pension gérés par les syndicats

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Face au casse-tête des retraites, le vert Alain Lipietz propose une nouvelle organisation des complémentaires en gardant le système par répartition, nécessaire à la solidarité.
publié le 10 novembre 2005 à 4h29

«Sauf à distribuer du cyanure aux retraités», comme dit Alain Lipietz, la gauche va bien devoir trouver une solution «mathématique» au financement des retraites. Ce qu'elle n'a pas su faire durant les années Jospin. Lipietz, polytechnicien écolo, éphémère candidat des Verts à la dernière présidentielle et député européen, propose un dispositif original qu'il est pour le moment bien seul à défendre : confier les retraites complémentaires à des fonds de pension gérés par les mutuelles et/ou par les syndicats, tout en conservant le système par répartition afin de maintenir un minimum de solidarité intergénérationnelle.

Somme colossale. Bref, c'est l'idée de fonds de pension à la française, ou plutôt à la québécoise (lire ci-contre), qui fait son chemin parmi certains théoriciens de gauche. A ceux qui s'inquiètent qu'une telle innovation illustre une dérive capitaliste, Lipietz fait remarquer que la France est déjà devenue le deuxième pays en termes d'épargne individuelle à travers le développement exponentiel de l'assurance vie, qui représente plus de 860 milliards d'euros. Une somme colossale qui montre que les Français ne sont pas si rétifs à la capitalisation. Même les fonctionnaires ont d'ailleurs droit à un système de retraite facultatif, la Préfon, gérée par les syndicats, qui joue (prudemment) sur les marchés financiers.

Ces dernières années, gauche et droite ont tour à tour développé de nouvelles formes d'épargne collective. Laurent Fabius, ministre de l'Economie, avait l