Bologne envoyé spécial

A proximité de la bretelle d'autoroute reliant Milan à Florence, dans les quartiers nord de Bologne, le bâtiment anonyme frappé d'une grande inscription La Fabbrica del Programma se mêle aux entrepôts. Loin des palais institutionnels romains et des sièges de parti, c'est dans cette ancienne structure industrielle que Romano Prodi, le candidat de la gauche qui affrontera Silvio Berlusconi aux législatives du printemps, a installé son usine à idées pour rénover les pratiques politiques et explorer des pistes nouvelles.

Le projet de l'Union ­ la coalition de l'opposition qui va des altermondialistes et communistes aux démocrates-chrétiens de centre gauche en passant par les socialistes, les sociaux-démocrates ou les Verts ­ sera formellement élaboré au cours d'une assemblée en janvier. Mais «la Fabrique du programme» de l'ancien président de la Commission européenne, qui ne dispose pas de formation politique, fonctionne à plein régime depuis février. Une vingtaine de thèmes aussi variés que les services publics, le défi chinois, le tourisme ou la santé mentale sont déjà passés sur les chaînes de montage à idées du Professore. «A chaque fois, il s'agit de rencontres avec des experts et des citoyens», précise Maurizio D'Amore, coordinateur de la Fabbrica. Universitaires, chefs d'entreprise ou responsables d'association sont repérés et invités indépendamment de leur appartenance politique.

«La Fabbrica n'a rien à voir avec une fondation. C'est une assemblée. La