Pour Bernard Airieau, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL-FNSEA), les aides à l'exportation doivent être maintenues.
«Nos conditions de production font que nous sommes trop chers sur le marché mondial, à cause, par exemple, de nos investissements sur la traçabilité, alors que les prix des produits agricoles ne cessent de baisser sous la pression de l'OMC. Ensuite, ces fameuses subventions européennes à l'exportation ne coûtent plus aussi cher que cela au budget de l'UE : en dix ans, l'enveloppe qui finance ces restitutions est passée de 10 milliards d'euros pour douze pays membres à 3,7 milliards d'euros pour vingt-cinq pays membres.
Et, contrairement à ce qui est couramment admis, ces aides n'ont pas pour but de déstabiliser les pays du Sud, ce n'est pas notre volonté. Dans bien des cas, comme pour le lait, ces restitutions ne sont pas sans justification : elles nous permettent surtout de lutter à armes égales sur le marché mondial face à des pays comme les Etats-Unis qui subventionnent eux aussi beaucoup leur industrie laitière à l'export. Dans ce cas, nous devons absolument pouvoir lutter à armes égales pour protéger nos parts de marché. Et comment voulez-vous que nous renoncions aux subventions alors que nos concurrents les plus puissants continuent à les maintenir ? Au moins, le système des restitutions européennes est clair : il est public, inscrit au budget de l'UE, et chacun peut le consulter, y compris nos concurrents, ce qui n'est