Une équipe de direction entièrement mise en examen, des dirigeants en préventive... L'affaire Altran est un mini-Enron à la française. Pour cacher ses mauvais résultats, cette entreprise leader en France du conseil en technologie a truqué ses comptes en 2001 et 2002. Au su et au vu d'une bonne centaine de personnes, dont la plupart étaient des cadres dirigeants piégés par des distributions massives de stock-options. Tout commence à l'automne 2001. Après avoir annoncé aux marchés financiers qu'elle allait réaliser de très bons résultats, la direction d'Altran voit ses commandes chuter après les attentats de New York. Mais pas question de l'avouer : les investisseurs détestent les profit-warning une révision à la baisse des profits , et cela ferait baisser le cours de l'action. La décision est alors prise d'inventer des commandes, en rédigeant de fausses factures. Au début, on espère régulariser ce trucage avec le retour de la croissance. Mais l'activité ne repart pas, et il faut faire encore plus de faux et impliquer un nombre croissant de cadres dirigeants. Ces derniers acceptent alors d'être complices parce qu'ils craignent qu'une chute du titre Altran ne les pousse à la ruine. La plupart des cadres de l'entreprise, en effet, ont emprunté de très grosses sommes gagées sur les stock-options (plusieurs centaines de milliers d'euros pour certains). La logique des prêts était simple : Altran avait imposé comme nombre de sociétés un délai de plusieurs années entre l'attri
L'affaire Altran, l'Enron à la française
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par Nicolas Cori
publié le 10 novembre 2005 à 4h29
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