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Libération
Interview

«L'intérêt scientifique de ces projets est réel»

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publié le 10 novembre 2005 à 4h31

Laurent Dianoux, biologiste, directeur de recherche à l'Inserm, est vice-président de l'association Sciences citoyennes.

Que pensez-vous du Picri ­ partenariat institutions/ citoyens pour la recherche et l'innovation ­ lancé en Ile-de-France ?

Cette première initiative va permettre de savoir si ce mécanisme de financement de recherches coconstruites entre associations et scientifiques est bon. Son existence montre aux scientifiques que les pouvoirs publics reconnaissent l'intérêt de cette démarche d'ouverture et de coopération avec le monde associatif, alors que le contexte français y est très défavorable. Tant du côté du gouvernement, qui tient un discours exclusivement porté sur l'innovation industrielle, que dans la communauté scientifique elle-même, qui craint souvent de voir sa liberté de recherche restreinte. L'évaluation des projets, suivant des processus classiques, vérifiera que l'intérêt scientifique de ces projets est réel, conciliant des exigences académiques et l'intérêt social des questions abordées.

Quelles nouvelles relations entre scientifiques et citoyens faut-il promouvoir ?

Il faut pousser le «tiers secteur scientifique». Reconnaître l'élévation du niveau de compétence des associations, devenues des partenaires capables de poser de bonnes questions. La tradition syndicale française, trop souvent tournée exclusivement vers l'emploi, a gêné la prise en compte des problèmes de santé. On l'a vu avec l'amiante, où ce sont les associations de victimes, et non les s