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Interview

La TVA peut-elle être une arme pour une politique fiscale de gauche ?

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Oui. Jacques Le Cacheux professeur à l'université de Pau. Non. Vincent Drezet syndicaliste au Snui
publié le 10 novembre 2005 à 4h30

Oui. Jacques Le Cacheux professeur à l'université de Pau

Jacques Le Cacheux est professeur à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, directeur du département des études de l'OFCE. Economiste keynésien, ancré à gauche, il est l'auteur avec Christian Saint-Etienne d'un rapport pour le Conseil d'analyse économique, Croissance équitable et concurrence fiscale.

«Tout d'abord, la TVA est une arme fiscale puissante dans le cadre d'une économie ouverte. Elle frappe les importations tout en épargnant les exportations. Cela fonctionne comme une dévaluation de la monnaie, toutes proportions gardées. C'est ce que pratiquent les pays scandinaves ou l'Irlande, qui sont dans cette situation. Ils exportent et importent beaucoup. C'est donc une arme de concurrence fiscale, plus utile dans le cadre européen que mondial, puisque c'est d'abord avec les pays européens que la France commerce.

«Pour en faire une arme au service d'une politique de gauche, il faudrait obtenir de nos partenaires européens de pouvoir pratiquer plus de trois taux de TVA (2 %, taux superréduit ; 5,5 %, taux réduit ; 19,6 %, taux normal). Il serait possible de pratiquer une TVA progressive qui permettrait d'orienter la consommation avec une certaine précision. Par exemple, il serait possible de taxer l'automobile en fonction de deux taux différenciés, selon qu'il s'agit de petits modèles correspondant aux besoins populaires ou écologiques, ou de gros modèles chers et polluants.»

Non. Vincent Drezet syndicaliste au Snui

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