Londres de notre correspondante
«C'est une réforme injuste qui ne va pas permettre de faire entrer davantage d'étudiants issus de milieux défavorisés à l'université, au contraire, elle va augmenter l'inégalité. Et nous continuons le combat : ce que nous voulons, c'est un financement des universités par l'impôt.» Julian Nicholds, du National Union of Students (NUS), syndicat des étudiants britanniques, n'en démord pas : la réforme des droits d'inscription universitaires par le gouvernement Blair en janvier 2004 est inacceptable. Dès la rentrée prochaine (2006-2007), les étudiants devront payer des droits d'inscription variables (top up fees), pouvant aller jusqu'au maximum de 3 000 livres (4 400 euros) par an, chaque université ayant la possibilité de fixer le montant en fonction de son propre projet. Le principe essentiel, c'est : «Tu étudies, tu paies plus tard.» Les frais d'inscription seront financés par des prêts remboursables lorsque l'étudiant, débarquant sur le marché du travail, gagnera au moins 15 000 livres (22 000 euros) par an. «Dans une société comme la nôtre, où les familles sont déjà endettées, avec leurs cartes de crédit, leur logement, c'est dissuasif pour un étudiant peu aisé de se charger de dettes d'entrée de jeu», argumente encore Julian Nicholds.
Une quasi-faillite du système universitaire britannique, dont les besoins de financement étaient estimés en 2004 à 9 milliards de livres (13 milliards d'euros) : le New Labour voulait répondre à l'enjeu, sans sol