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Libération

Permettre l'adoption aux homosexuels.

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Si l'instauration du mariage gay et lesbien semble désormais inéluctable, la question de l'adoption divise toujours la gauche.
publié le 10 novembre 2005 à 4h31

Quand quelqu'un au PS évoque les réformes de Zapatero, le Premier ministre espagnol, Laurent Fabius et Henri Emmanuelli lèvent les yeux au ciel : «C'est un libéral.» N'empêche, l'égalité totale des droits des homosexuels de l'autre côté des Pyrénées a contaminé le débat français, à gauche. Si les partis ne sont pas tous également «mûrs» sur la question des femmes, ils ont tous conscience qu'ils n'échapperont pas aux revendications gays.

Alliances. L'avènement du mariage gay semble inéluctable en cas d'arrivée au pouvoir du PS, notamment dans la perspective d'alliances à gauche. Les trois principales motions socialistes pour le congrès du parti au Mans intègrent d'ailleurs mariage gay et homoparentalité. Selon quels délais ? Sera-t-il assorti du droit à adopter ? Cela dépend des socialistes qui seront aux manettes. La gauche du Parti socialiste n'est pas passionnée par ces histoires de «bobos». Ils pensent que chaque fois qu'ils font du sociétal ils se mettent à dos les classes laborieuses. «Evoquer l'individualisation, c'est d'emblée attirer le soupçon de se situer dans le fil du courant du néolibéralisme économique et trahir les intérêts de la classe ouvrière ou du "mouvement social"», écrit Jacques Ion, directeur de recherche au CNRS. Les emmanuelo-montebouriens-mélenchonistes estiment que ce serait une grave erreur stratégique de mettre en avant ces réformes qui heurtent leur base militante. Sur le fond, ils y sont plutôt réticents, inquiets de la reconnaissance de droits