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Libération
Interview

« Pour ne pas subir le chantage à la pauvreté »

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publié le 10 novembre 2005 à 4h29

Alex Foti est membre du réseau italien Chainworkers, qui rassemble individus et collectifs autour des questions de précarité. Il est à l'initiative du Euro MayDay 2004, la première édition européenne d'une manifestation festive et activiste qui, en contrepoint aux habituels défilés syndicaux, a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Milan, mais aussi dans de nombreuses grandes villes italiennes.

Y a-t-il urgence à instaurer un salaire minimum européen ?

En fait, il nous semble absolument fondamental de défendre l'idée d'une allocation universelle partout en Europe. Et quand nous disons allocation universelle, c'est évidemment autre chose qu'un salaire résultant d'une relation de travail. C'est un droit à la continuité du revenu, car l'intermittence du travail ne peut pas se traduire concrètement par une intermittence du revenu. Si on se contente de ça, alors on crève. Et c'est là que nous faisons un distinguo important avec ceux qui défendent l'idée d'un salaire européen minimum. Pour nous, il s'agit de garantir un revenu aux citoyens européens et un niveau de revenu pour ne pas subir le chantage à la pauvreté, c'est-à-dire accepter n'importe quel niveau de salaire. Le salaire minimum européen n'est qu'un socle, un commencement... On nous dit qu'il existe des salaires minimums en Europe. Mais que nous montrent-ils ? Que les disparités entre salaires minimums sont extrêmement fortes, alors qu'on nous a fait accepter l'euro... On pourrait comparer les prix, mais pas l