Eugène Andréanszky est délégué général des Enfants de cinéma, association née il y a dix ans, qui travaille aujourd'hui dans 5 000 écoles maternelles et élémentaires, 700 salles, touchant près de 400 000 enfants sur l'ensemble du territoire.
Comment votre action s'inscrit-elle dans le cadre d'un projet d'art à l'école ?
Notre association veut rapprocher école et cinéma, et son origine est citoyenne et cinéphile : faire découvrir aux élèves le cinéma comme un art. Pour nous, un film n'est pas l'illustration d'un programme scolaire, ni la part mineure d'un monde des images diffusées par la télévision, mais un univers en soi. Chaque film que nous présentons, en emmenant des classes au cinéma, est choisi (nous avons un catalogue d'une soixantaine d'oeuvres), accompagné d'un document, analysé, afin de permettre aux enseignants qui travaillent avec nous, environ 15 000, de mener un parcours pédagogique.
Quelles sont vos relations avec la tutelle politique ?
Nous dépendons de subventions venant aussi bien du ministère de la Culture que de l'Education nationale. Et il est indéniable que la gauche au pouvoir nous a aidés pour lancer le projet. Notre force, c'est l'implantation sur le terrain. Mais c'est très difficile, car après 2002 la politique de l'art à l'école a cessé d'être une priorité. Désormais, place aux «fondamentaux», ce qui déguise un retour en arrière vers les vieilles méthodes. Alors qu'évidemment ça devrait être une priorité, et ça l'a été quelque temps sous Jack Lang, av