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Réaffecter les droits de succession

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L'inventeur du RMI et de la CSG propose le versement d'un revenu minimum à chaque Français, dès l'âge de 18 ans, prélevé sur l'héritage.
publié le 10 novembre 2005 à 4h29

Prendre aux morts pour donner aux vivants. Prendre aux riches pour donner aux pauvres. Prendre aux entreprises pour qu'elles corrigent leur comportement social et environnemental. Ces expressions ne sont pas de Roger Godinot, mais elles résument ce que pourrait être une nouvelle forme d'imposition, et surtout de répartition de la fiscalité, selon ce touche-à-tout de la politique. Godinot n'est pas le premier venu : économiste, polytechnicien, et surtout «inventeur» du RMI et de la CSG, lorsqu'il conseillait Michel Rocard à Matignon à la fin des années 80, il est aujourd'hui vice-président de A gauche en Europe, le think-tank de DSK. Même s'il se définit comme «un homme indépendant».

Décoiffant. Conséquence de cette indépendance d'esprit revendiquée, le «système Godinot» se veut décoiffant. Il repose sur un principe : l'«affectation de l'impôt» à un but défini. L'exemple le plus original concerne l'impôt sur les successions qui servirait à financer une «dotation en capital universelle» versée à chaque Français à l'âge de sa majorité. Explication de la «trouvaille» : «Depuis les Trente Glorieuses, les vieux sont nombreux et riches (1). Ils laissent un patrimoine considérable. La droite veut accélérer la transmission du capital en détaxant toujours plus les droits de succession. Mais cela n'a qu'un effet : que les héritiers soient riches plus rapidement Moi, je pense que la taxation des héritages doit profiter également à chaque jeune Français.» Godinot calcule de tête : «Pour d