«Lorsque Jules Ferry a rendu l'école obligatoire en 1882, il n'a pas attendu que l'on construise une école dans chaque commune ; il a d'abord fait adopter par le Parlement une loi consacrant l'éducation comme un droit fondamental de l'homme. Après, chaque collectivité territoriale a été tenue de créer son établissement, et on a pu enfin scolariser tous les enfants.» Olivier Nodé-Langlois, architecte et responsable du secteur logement à ATD Quart-Monde, se fonde sur ce texte de référence dans les annales de la République pour argumenter en faveur de la création d'un «droit au logement opposable». Il précise : «Le fait de disposer d'un logement fait partie des six grands droits fondamentaux indispensables et indissociables pour que chacun puisse assumer son rôle de citoyen.» Sous-entendu, le logement est un facteur déterminant d'intégration sociale : il conditionne la réussite scolaire des enfants, l'équilibre familial, la santé de ses occupants, voire les chances d'insertion professionnelle des adultes.
Paternité. Comme souvent, c'est hors partis politiques qu'a germé l'idée du droit au logement opposable. La paternité, la référence philosophique viennent de Paul Bouchet, à la fois ancien président d'ATD Quart-Monde et membre du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées. Cette instance, créée en 1993, donne des avis au gouvernement sur les lois relatives à l'habitat et interpelle les pouvoirs publics sur les questions de l'accès au logement avec la publication d'