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Libération

Revaloriser l'impôt

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La baisse de la fiscalité n'est plus au goût du jour, même chez les socialistes dont certains envisagent un impôt universel sur le revenu, quand d'autres veulent renforcer la progressivité.
publié le 10 novembre 2005 à 4h29

L'impôt, une idée neuve en Europe ? Pour nombre de socialistes, le cycle de baisse tendancielle des impôts enclenché au début des années 80 serait en train de se retourner. «Tous les gouvernements de gauche en Europe prennent aujourd'hui conscience qu'ils sont au bout de la logique. Schröder lui-même a fait ses baisses d'impôt contraint et forcé», glisse un proche de DSK. Et, s'il est un signe du retour en vogue de la fiscalité, il se trouve dans les motions préparatoires au prochain congrès du Parti socialiste. Des hollandais aux emmanuellistes en passant par les fabiusiens, tous prévoient, plus ou moins, d'inverser la machine à réduire les impôts instaurée par l'UMP depuis 2002, voire depuis 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin.

Les idées les plus radicales se trouvent chez les emmanuellistes. Ils préconisent l'instauration d'un «impôt universel sur le revenu» entièrement progressif, rassemblant l'impôt sur le revenu (46 milliards d'euros), la CSG (66 milliards) et les impôts locaux (27 milliards).

«Pacte de 1945». Pour l'économiste Liêm Hoang-Ngoc, proche d'Henri Emmanuelli, il s'agit de «rétablir le lien avec l'impôt républicain : chacun doit contribuer aux dépenses communes, quitte à établir des taux très bas». Quant à la CSG, elle est «injuste car non progressive. Par ailleurs, les dépenses de santé qu'elle finance ne sont plus liées au travail. La logique de l'universalisation des prestations conduit à la fiscalisation». Cet argument déplaît aux syndicats. Gaby B