La révolution par le papier crépon ? Pas si fou. Jack Lang en fit l'axe le plus convaincant de son discours sur la politique éducative en 1992-1993, mais surtout entre 2000 et 2002 ; Jean-Marc Ayrault s'est entiché du sujet à la rentrée 2004. Artistes et intellectuels sont montés au front à plusieurs reprises depuis le retour de la droite au pouvoir pour dénoncer la mise à l'encan de l'éducation artistique, subrepticement minée par les crédits supprimés et les initiatives découragées. Résultat, en ces temps de retour aux «bonnes vieilles méthodes qui marchent», il faut élaguer sec avant d'arriver au coeur de l'idée qui touche à l'objectif d'émancipation de l'homme par l'éducation que la gauche prétend porter depuis le XVIIIe siècle (Condorcet, la «pédagogie sensible» de l'abbé Grégoire...).
Confusion. Pour commencer, débroussailler la confusion entre «enseignement» et «éducation» artistiques. Le premier est aussi noblement porté par une partie de la droite que par la gauche : il s'agit de transmettre aux jeunes générations les outils de décodage du patrimoine artistique et culturel, d'approcher ainsi la notion d'universalité. Mais le schéma reste celui d'une transmission verticale et à sens unique. La seconde prétend à un bouleversement profond de la relation pédagogique. Dans les classes à «parcours artistique et culturel (PAC)» promues par le plan Lang-Tasca en 2000, l'élève n'est pas un simple réceptacle d'une culture, il est aussi producteur. Seule tentative sérieuse de g