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Libération

Tous au régime spécifique des intermittents

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L'idée d'un revenu courant sur les périodes d'emploi et de chômage s'affirme.
publié le 10 novembre 2005 à 4h29

Et si, demain, nous étions tous des intermittents ? L'idée d'une généralisation du régime spécifique des professionnels du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel n'est pas qu'une vue de l'esprit. Aujourd'hui, 100 000 personnes sont indemnisées au titre des annexes 8 et 10 de la convention Unedic. Demain, elles pourraient être des millions. C'est ce que prône l'aile gauche de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France : venus du PAP (1), ces activistes militent pour l'instauration d'un «régime solidaire de l'assurance chômage des salariés à l'emploi discontinu». Soit, selon eux, à peu près tout le monde, puisque «l'emploi à plein temps et à temps indéterminé n'est plus la norme». Un document disponible sur leur site Internet (2) détaille la philosophie du projet : «En assurant une continuité de revenu entre périodes "en emploi" et périodes "chômées", le régime des intermittents permet à ses allocataires d'alterner temps de "production" et périodes de gestation, d'élaboration de projets personnels, de formation, de perfectionnement, de recherche d'emploi.»

Il faut 507 heures de travail sur dix mois pour prétendre à une indemnisation pendant huit mois. Une fois élargi, le statut devrait permettre à chaque allocataire de «se réapproprier un espace-temps déconnecté de l'emploi. Du temps pour créer, du temps pour coopérer, du temps pour inventer d'autres mondes possibles». L'idée d'un revenu courant sur les périodes d'emploi comme de chômage n'est pas neuve. E