Madrid de notre correspondant
«Il nous fallait lutter contre le travail clandestin tout en garantissant aux agriculteurs une main-d'oeuvre régulière et stable. On a trouvé la solution», confie Angelina Puig, du ministère du Travail régional de Catalogne. Cette solution, on l'appelle ici le contrato en origen (le «contrat en origine»).
Régulé par la loi sur l'immigration de 2001, ce système permet à un entrepreneur de disposer de travailleurs étrangers (non communautaires) pour une période déterminée. Une fois le travail effectué, ils doivent regagner leur pays en espérant sans aucune garantie un contrat similaire l'année suivante.
Ce système était balbutiant il y a encore trois ans, il s'est depuis lors popularisé, presque exclusivement pour la récolte fruitière. Et ce même si les «illégaux» seraient près d'un million en Espagne, selon les ONG.
En 2004, ils étaient environ 30 000 à venir ramasser les fraises dans la région de Huelva (Andalousie), les pommes à Alicante, les poires ou les pêches autour de Lleida (en Catalogne). Ces travailleurs saisonniers viennent d'Equateur, de Colombie, du Maroc, de Roumanie et de Pologne.
Pour l'agriculteur espagnol, la solution est idéale. La main- d'oeuvre traditionnelle, les «immigrants nationaux» venus d'Andalousie en majorité , rechigne désormais à ce genre de tâche. L'agriculteur pioche donc allègrement, souvent sans scrupule, dans la masse d'étrangers illégaux peu coûteux. Mais il court deux risques : celui d'une lourde amende pou