Je ne vois pas la langue française en termes politiques. Pour moi, la langue française va de soi. Elle fait partie de ma personnalité, de mon mode de pensée. Je l'accepte en tant que telle car je sais qu'elle ne m'empêche pas de réfléchir juste si je veux réfléchir juste. C'est ma langue d'écriture, celle dans laquelle je me sens à l'aise. Et je trouve qu'elle est aussi un bon outil pour découvrir le monde.
Cependant, je me rends compte aujourd'hui que la plupart des gouvernements africains «francophones» ont fait une grave erreur en choisissant le français comme langue officielle unique. Même lorsque des langues nationales étaient parlées par un grand nombre de citoyens, ils ne leur ont pas accordé un statut officiel.
L'argument le plus répandu est d'ordre politique : il ne fallait pas donner la préférence à telle ou telle langue nationale, au risque de provoquer des tensions ethniques. Ce n'est pas convainquant. Dans des pays comme la Suisse, la Belgique et récemment l'Afrique du Sud, le multilinguisme est reconnu. C'est donc finalement une question de volonté.
Dans le propre intérêt de la langue française, il serait bon que le déséquilibre entre les langues nationales et cette langue d'emprunt soit redressé.
Car tout le monde y perd dans la situation actuelle. Le français est mal enseigné et mal parlé, puisqu'il est considéré comme une langue maternelle alors qu'il devrait être considéré comme une seconde langue. Cette aberration linguistique a des conséquences désastreuses p