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Libération

L'engouement des chiites

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Par méfiance à l'égard des Anglo-Américains, ils se tournent vers la France.
publié le 16 mars 2006 à 20h37

Hier, c'était dans le quartier chrétien d'Achrafieh qu'on trouvait la plus grande proportion de francophones au Liban. Demain, peut-être, ce sera dans la ville chiite de Nabatieh ou dans les écoles Hezbollah des quartiers sud de Beyrouth. Déjà, autrefois, la division chrétiens francophones/musulmans anglophones n'était qu'en partie juste, puisque par exemple la bourgeoisie sunnite de Beyrouth était largement francophone. Mais, depuis quelques années, on constate un très vif intérêt des chiites pour le français.

C'est peut-être dans la région de Nabatieh, dans le sud du pays, que les choses ont commencé. Après la fin de la guerre, dans les années 90, les hommes d'affaires chiites qui ont fait fortune en Afrique francophone commencent à revenir au Liban. Leurs enfants sont nés hors du Liban, ils ont reçu une éducation française, ils parlent le français, éventuellement le wolof, mais pas toujours l'arabe. Une situation où on voit deux sortes de parents: ceux qui veulent poursuivre l'éducation francophone de leurs enfants. Et d'autres, surtout ceux qui sont dans la mouvance du Hezbollah, qui se tournent vers la France par défiance à l'égard des Anglo-Américains vus comme les «alliés des sionistes». Le lycée franco-libanais de Nabatieh, géré, comme tous les lycées franco- libanais, par la Mission laïque (une association française), a ouvert en 1997. Il a été construit sur un terrain offert par des chiites qui souhaitaient une présence française.

Mais l'engouement des chiites pour l