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Libération

Ciao, ciao, bambina

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publié le 25 avril 2006 à 20h58
(mis à jour le 25 avril 2006 à 20h58)

Dalida

La chanteuse d'origine égyptienne révélée par Eddie Barclay, Lucien Morisse et Bruno Coquatrix un soir de Musicorama à l'Olympia vient de se donner la mort. Impressions au pied de sa maison du XVIIIe arrondissement. Paru le 4 mai 1987.

Il n'y a pas de nom sur l'interphone. Pas de plaque non plus sur le grand portail vert coulissant. Juste une ouverture à entrelacs mauresques pour masquer l'oeil qui épie. La rue d'Orchampt semble s'arrêter là, devant le 11 bis, au pied d'une belle maison grise et blanche étrangement asymétrique flanquée d'une tour à trois étages. Le corps de Dalida est toujours à l'intérieur.

Il était 18 heures. Une habilleuse pénètre dans la maison, trouve le corps et prévient le Samu. Barbituriques. C'est la seconde fois en vingt ans, la bonne.

Maintenant, doucement, ils arrivent. Pas la grande foule, pas non plus l'hystérie. Quelques voisins en pantoufles, deux fans se tenant par la main et fuyant les lumières cruelles des télévisions. Peu de mots, pas de gestes. Une jeune fille pleure sur l'épaule de son ami. Une dame sanglote contre une voiture, le dos à la rue. Deux hommes parlent à voix basse. Bousculade des journalistes. «Guy Lux», marmonne l'homme à l'interphone, pressé de questions. Parle peu. «Elle était seule, très seule. C'est souvent, chez les artistes, mais elle...» Quand on lui demande si le succès ne lui suffisait pas, il hausse les épaules : «Ce n'est pas une vie, le succès, c'est un complément.»

Avant que d'être happé par la porte, il mur