Dominique A.
Ce n'est pas encore l'amour fou. Dominique A débutant
est pris avec des pincettes et comparé à Barbara pour
la fragilité du chant et des arrangements. Présentation
en demi-teinte à l'occasion de l'album «la Fossette», quatorze ans avant la sortie de «l'Horizon», aujourd'hui salué par tous. Paru le 10 février 1992.
- A Ecouter sur le CD : «Le courage des oiseaux»
Depuis quelques mois, c'était un petit secret mal partagé entre nous et nous. Dominique A, que l'on pouvait décrire aux copains spécialisés, quitte à ébouriffer un peu comme un Martin Rev, non un Momus vendéen gazouillant en français de Barbara, existait bel et bien. La preuve nous en était parvenue par voie postale en septembre 1991, sous forme de 33 tours vinyle pressé à compte d'auteur (150 exemplaires) sans photo ni croquis ; juste glissé dans une poche blanche. Un test-pressing ? Une épreuve ? Le disque avant le disque, pour écoute avancée ? Que nenni. Le produit fini, quoique cette fin supposât d'infinis débuts. L'essentiel noms, titre des morceaux avait été monacalement copié à l'encre noire, en une graphie déliée, fine et penchée. On lisait aussi, au verso, dans un coin : Dominique A, ébauche de nom suivie d'un numéro de téléphone et d'une adresse qui fleurait bon les HLM rurales : Résidence du Taillis, en Loire-Atlantique (44). Qu'était-ce que ce drôle ?
Pour le critique, ce genre de paquet ne présage en général rien de bon, évoque la Pensée universelle, refuge éditorial des fonds de tiroir refusés