M
Deux ans après ses débuts, Matthieu Chedid, alias M, est en passe de devenir une star. A l'occasion de son deuxième album, «Je dis aime», écrit en partie par sa grand-mère la romancière Andrée Chedid, le fils de Louis propose une visite de son studio à la campagne.
Paru le 23 novembre 1999.
Au coeur du bric-à-brac de la famille Chedid, dans un corps de ferme de la plaine de Meaux, Matthieu, dit M, fils de Louis, chanteur, et de Marianne, décoratrice, petit-fils d'Andrée, écrivaine, va chercher sur un coin de table un journal de la région de Perpignan et le déplie pour les visiteurs. En tête de page, un article dont il fait l'objet, accompagné d'une photo où il joue de la guitare en bois entouré d'une classe de maternelle. On le voit là sans déguisement, poussant la chanson au naturel, un peu comme ferait papa. Devant l'objectif, les enfants ont l'air d'apprécier mais se sont quand même permis d'avouer : «On te préfère en M.» Et le jeune Chedid d'ajouter, sur ce ton d'autodérision plaisant qu'on va lui découvrir au fil de la visite : «Ils me regardaient avec l'air de se demander : c'est qui ce pauvre type qui ressemble à M ?» Oui, au fond, question judicieuse.
On a bravé à la nuit tombante les grands froids des campagnes qui s'étendent à l'Est, un jour férié de novembre, pour trouver, «à demeure», un embryon de réponse. Qui est au juste ce Chedid funky-yé-yé, pétri de talent, qui triomphe sur scène, compose pour Vanessa Paradis et, au cap du deuxième album, s'affirme comme un