Mylène Farmer
A l’occasion du Mylenium Tour accompagnant l’album «Innamoramento», l’envoyé spécial de «Libé» raconte le concert de la Madonna française ou de l’Hallyday au féminin, au choix. Paru le 24 septembre 1999.
C’est donc au Dôme de Marseille, Zénith local, mardi soir, que Mylène Farmer avait décidé de lancer son Mylenium Tour 99, essuyant les plâtres d’un nouveau spectacle capitalisant sur son dernier album, Innamoramento, sorti au printemps et qui s’est déjà écoulé, selon la maison de disques, à 800 000 copies. Une foule venue de toute la région, et de Corse, occupe les gradins et la fosse sur fond de grunge et de trip-hop. Le public est à 99 % white, brassant jeunes couples, familles au complet, copines quinquas de sortie, homos... Dans une ambiance pépère, sans l’ombre d’un joint à l’horizon, la salle s’échauffe, tente une ola ratée, hurle en masse «Mylène», essayant d’entrer en contact, à travers le rideau de scène, avec la star tapie dans sa loge et qu’on imagine croquant tranquillement son 34e Lexomil entre deux bouchées de sushis dont elle raffole. Un type sans âge, ventripotent et à moumoute, se fraie un chemin parmi les fans déjà en sueur, arborant le tee-shirt de la tournée précédente, siglé XXL, avec ce slogan : «On a besoin d’amour.»
21 h 05. La lumière s’en va brutalement. La foule, chauffée à blanc, explose d’une clameur hystérique, une dame, devant nous, souffle : «Mon Dieu, elle arrive, je crois que ça va être terrible !» Une gamine révulsée lâche la ram