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Libération
Interview

Serge rajeuni

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publié le 25 avril 2006 à 20h57

Serge Reggiani

«J'ai commencé à boire avec un copain que j'aimais beaucoup...» Serge Reggiani choisit «Libé» pour parler à découvert de sa descente aux enfers. Et de sa désintoxication. Paru le 28 mars 1991.

«En trois mois à peine, les résultats sont faramineux. Je sais bien que j'ai 69 ans, mais je me sens plus jeune. C'est le regard des gens qui m'a fait arrêter, et un certain Jacky Mathieu, un technicien. Il m'a dit carrément : "Si t'arrêtes de picoler ­ tout le monde sait que tu picoles ­, ton Olympia sera formidable. Si tu picoles, ce sera moins bien que l'autre fois." La raison artistique a eu son importance.

«J'ai commencé à boire avec un copain que j'aimais beaucoup ­ il vient de mourir : Roger Pigaut. Je me trouvais boulevard Malesherbes avec lui, on se baladait en discutant, comme souvent, on s'est arrêtés dans un bistrot manger des huîtres. Avec des huîtres, on boit du vin blanc. Pour la première fois de ma vie, j'ai bu du blanc. A partir de la demi-bouteille, ça a été la bouteille, puis deux... Puis le rosé. Le gros qui tache, jamais ! Sauf le beaujolais, c'est léger... J'aime pas le bordeaux. Et personne n'a osé me dire, à l'époque : "Arrête de picoler." Personne. On n'osait pas.

«Je n'ai que des mauvais souvenirs d'alcool. Ah si, peut-être un : j'étais chez Noëlle, je faisais des rognons à la crème, j'aime bien cuisiner. J'avais bu tellement de vodka-orange que j'étais bourré comme un coing, j'ai faillé tomber sur la cuisinière ! Noëlle et son mari Sydney s'en sont