Saint-Nazaire envoyé spécial
Les plantes vertes nous sauveront. Peut-être bientôt. Cultivées soigneusement, de petites algues d'eau douce pourraient fournir en quantité une source d'énergie bien connue, l'hydrogène, capable de faire tourner des moteurs, d'alimenter des piles ad hoc, ou de générer directement de l'électricité. Un précieux substitut d'origine biologique aux ressources fossiles en voie de disparition. La technique reste toutefois à peaufiner : car, si le processus biochimique semble maîtrisé par les scientifiques, reste à améliorer les performances du procédé avant de réaliser des unités de production à l'échelle industrielle. «Ce n'est pas demain qu'il y aura une usine. Dans vingt ou trente ans peut-être...», sourit Jack Legrand. Ce chercheur travaille depuis cinq ans sur l'extraction de biohydrogène au Génie des procédés, environnement, agroalimentaire (Gepea), un laboratoire universitaire réparti entre Nantes et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Traquant l'hydrogène là où il est en grande quantité c'est-à-dire dans l'eau , la biochimie ouvre un avenir plus durable que l'hydrogène tiré des hydocarbures, du charbon ou du gaz naturel.
Vertus et casse-tête
Jules Verne avait pressenti qu'on carburerait à l'hydrogène. «L'eau sera le charbon du futur», écrit-il dans son roman l'Ile mystérieuse, en 1874. Imaginant déjà l'épuisement du charbon, l'écrivain prédit un destin de carburant de remplacement à la bonne vieille eau des familles : «L'hydrogène et l'oxygène qui