A Berlin
Ils n'y connaissent rien. Mais ils se soignent. Et soignent les apparences. Car le pouvoir politique se nourrit aussi du pouvoir du ballon rond. D'un côté, la première femme chancelière de l'histoire de l'Allemagne, Angela Merkel, qui craint de ne pas se montrer à la hauteur en accueillant une compétition pour laquelle elle n'a pas grande appétence. De l'autre, un vieux routier, Jacques Chirac, rompu à tous les simulacres. Et capable de se grimer en fan de foot, avec maillot des Bleus numéro 23 sur le dos et ola garantie. L'une comme l'autre s'appliquent à ne plus manquer un match officiel : dans son trench-coat bleu marine, Merkel était le 29 avril au stade olympique de Berlin, sous une pluie battante, à la finale de la Coupe d'Allemagne Bayern de Munich-Francfort. Le même soir, Chirac assistait au Stade de France à la victoire en Coupe de France du PSG contre l'OM.
Bouffée d'oxygène. Pourtant, le dimanche après-midi à l'Elysée, lorsqu'il reçoit en survêtement ses grognards Jean-Louis Debré ou Pierre Mazeaud, ce sont des combats de sumo qui occupent l'écran de télé situé dans un coin de son bureau, jamais des matchs de foot. Malgré toute sa bonne volonté, Angela Merkel ne parvient pas non plus à se faire passer pour une grande experte. Non seulement «Angie» n'a pas de passé footballistique, mais elle n'a pas de passé sportif tout court. «Angela Merkel détestait les cours de sport», raconte Jacqueline Boysen dans sa biographie. Ce qui posait problème dans l'ex-RDA, où