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Libération

Arnaque a l'africaine Roulé dans la farine par des billets noircis

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publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru le 10 mai 2003

Ali, escroc africain aux billets noircis, a vendu sa camelote à Michel, musicien savoyard, aujourd'hui furieux de sa jobardise. Début avril, en banlieue parisienne, «Ali le black» lui propose de multiplier sa fortune par trois. Il fait une «démonstration parfaite» sous les yeux de Michel, qui raconte : «Il avait des "plaques noires" qui venaient de la Banque centrale européenne, du papier comme du buvard, des billets soi-disant noircis par la BCE parce qu'ils portaient juste les numéros et les puces magnétiques, mais qu'il manquait la couleur. Mais il avait trouvé un système pour les laver. Je lui apporte alors un billet original de 50 euros pour un essai. Ali place une plaque en dessous, et une dessus, comme un sandwich. Il passe le tout dans une poudre blanche, comme on roule un poisson dans de la farine avant de le cuire. Il injecte un produit comme du Mercurochrome. À ce stade, les trois billets sortent noirs. Alors, il verse un liquide incolore pour les laver, et trois coupures de 50 euros sortent impeccables. J'ai vraiment cru dupliquer deux billets.» L'arnaque consiste à faire croire que les couleurs du vrai billet ont teinté les noircis. Persuadé de tenir la chance de sa vie, Michel rentre en Savoie, rassemble ses économies, 15 000 euros, puis remonte à Paris. Rendez-vous le 10 avril à l'Etap Hôtel d'Aubervilliers. «Tu t'assois dessus». Dans la chambre d'hôtel, Ali intercale des plaques noires entre ses billets de 50, «comme un gros mille-feuille»,