Egletons envoyé spécial
Des chiens, il ne reste rien. Parfois des photos, souvent des souvenirs, toujours une douleur. Drop, Jean-Pierre ne sait pas trop comment il a souffert. Il est mort tout seul, dans son coin. Pour Pepsi, le boucher a vu que ça n'allait pas. Il l'a accompagné chez le véto. Il a résisté deux jours. «Il a bavé, il ne se tenait plus. Je l'ai amené dans la voiture, il avait les pattes tendues, ça brassait de l'intérieur.» Depuis, il a commandé un autre doberman. La coiffeuse, elle, ne veut pas dire le nom de sa chienne. Sur la photo, on voit un petit caniche. Elle, c'est sûr. Elle ne reprendra pas d'animal. Elle n'a pas encore fait son deuil. Elle explique que si elle était passée «sous une voiture», ce ne serait pas pareil. Mais là... «Tous ceux qui ont perdu des bêtes, c'est d'une violence terrible», dit-elle. Pour Sylvie aussi. Quand elle se gare avec son ambulance, elle «entend» encore Diane, son braque allemand de 6 ans, «chanter» dans la rue d'en haut. Diane, aussi, est partie. Difficile, dans cette dizaine de villages de Corrèze, de ne pas tomber sur quelqu'un dont l'animal est mort.
D'Egletons, joli petit village de Corrèze, le Massif central est au loin sous la neige, et c'est une belle vision. Dans les rues, on croise des gens qui promènent leurs animaux en laisse. Pour parler du poison, on dit «la saloperie». Ou «la chose». C'est revenu au mois de décembre. Un insecticide, le Carbofuran, utilisé pour