Paru le 13 juillet 2004
La grande Monique au teint pâle et aux yeux égarés, garde-malade et visiteuse de prison, a scellé son destin en 1986 avec le détenu esseulé Michel Fourniret, via une petite annonce dans le journal catholique le Pèlerin. Elle a 36 ans, lui 44. Tourangelle «abandonnée» par son compagnon, un moniteur d'auto-école, et «éloignée» de ses deux fils, Monique Olivier a échoué dans le Gard au chevet d'une handicapée, puis a lié sa solitude à celle du violeur d'adolescentes, deux fois quitté par ses épouses à cause de ses affaires de «moeurs». Troisième femme. De relations épistolaires en parloirs confidentiels, Monique devient sa troisième femme. Sous ses airs de professeur, le prisonnier de son coeur a déjà agressé sept mineures. Elle le sait. Il vénère les «vierges». Mais il demande «pardon» à ses victimes aux assises d'Evry (Essonne) et prend cinq ans ferme. Sa mine contrite et son ton «affecté» au procès insupportent sa victime, Dahina, qu'il a violée lorsqu'elle avait 14 ans. C'était non loin de la gare d'Epernon (Eure-et-Loir), la nuit du 4 septembre 1982. Plaquant une bouteille sur la gorge de Dahina, il dit : «C'est du vitriol», raconte qu'il est un fugitif, «poursuivi par la police». «Je vous prends en otage et je vous libère aux limites du département. Si vous ne bougez pas, je ne vous ferai pas de mal.» Il embarque la collégienne à bord de sa 305 familiale et parle «comme un instituteur», raconte-t-elle. «Son physique n'inspire pas la peur, même si j