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Libération

L'affaire Dandonneau Un faux décès trop lourd à portet pour Yves dandonneau

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pour escroquer les assurances, cet ancien petit patron sacrifie un clochard en 87
par Dominique CONIL
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru Le 27 juin 1992

Une façade de belle pierre, sobrement gravée. Une volée de marches, une rampe de cuivre lustré, un hall doucement éclairé. La Legal and General respire l'opulence discrète. C'est là, entre les murs de cette compagnie d'assurances du 9e arrondissement, qu'a débuté l'histoire d'Yves Dandonneau, version hexagonale d'Assurance sur la mort. Le livre était signé James Cain, le scénario Chandler, mais Dandonneau, lui, sort tout droit d'un roman de James Hadley Chase. Un antihéros qui veut très vite décrocher le gros lot, inventif en matière d'escroquerie, peu regardant sur les moyens, vite dépassé et presque soulagé, au final, quand on vient le cueillir.

Pour Yves Dandonneau, ses comparses, sa compagne et son ex-maîtresse, c'est le terminus judiciaire : ils comparaîtront à partir de mardi prochain devant la cour d'assises de Montpellier. Les hôtels autour du palais de justice affichent complet, on s'entassera pour écouter la déposition du «privé» qui a déclenché l'ouverture de l'information. Ou celles des gendarmes qui ont enquêté six mois pour retrouver Yves Dandonneau, en cavale dorée sur la Côte d'Azur. L'ancien PDG est accusé d'avoir sacrifié la vie d'un clochard pour toucher la forte somme de huit compagnies auprès desquelles il avait contracté une assurance décès.

7 juin 1987, 1 h 30 du matin, lieu-dit du Col-de-l'Homme-Mort, près de Lodève, dans l'Hérault. Personne sur la départementale, entre causse de Gabiac et les monts d'Orb. Un homme tambourine