Paru le 23 février 1987
Vitry-aux-Loges envoyé spécial
Samedi, 20 h 55. Les policiers du Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion), avec à leur tête le commissaire Mancini, attendent que la nuit soit la plus noire possible. Ils surveillent une fermette isolée, en pleine Sologne, non loin de la bourgade de Vitry-aux-Loges, à vingt kilomètres d'Orléans.
Une rafale de mitraillette, à titre de dissuasion, et l'assaut est donné. Les policiers enfoncent la porte, cueillent sans rencontrer la moindre résistance Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, assis à une table, des armes à portée de main. Après les chefs «historiques» d'Action directe, c'est au tour de Georges Cipriani et de Joëlle Aubron, deux autres militants, d'être appréhendés à l'intérieur de la ferme. Les policiers planquaient depuis 36 heures dans la neige, camouflés et munis de téléphones de campagne. Un P.C. opérationnel avait été installé dans une ferme voisine, à quelques centaines de mètres, et dirigé par les commissaires Mancini et Bardon, des Renseignements généraux, eux-mêmes en liaison constante avec Paris.
Récompense. Qui les a menés sur les traces de Rouillan et Ménigon, recherchés depuis quatre ans par toutes les polices de France ? Un, sinon deux informateurs, selon des sources policières, qui se partageront le million de francs de récompense promis depuis la campagne d'affichage qui avait suivi, en novembre dernier, l'assassinat de Georges Besse, le patron de Renault. Aucune identité n