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Libération

La tuerie de Nanterre

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1 h 11, salle du conseil, Durn sort son arme et tire Maîtrisé par des élus, le tireur a été arrêté par la police. Toute la matinée , les politiques ont défilé
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru le 28 mars 2002

Christian et Sylvain Demercastel vont se souvenir toute leur vie de cette soirée du 26 mars. Christian est élu (Verts) à Nanterre. Mercredi, à 19 heures, il prend place pour assister au conseil municipal. La ville compte 53 élus, dont certains sont absents. Juste derrière Christian, à la première des dix rangées de gradins du public, riche d'une trentaine de personnes, s'assied son fils Sylvain, la trentaine. Il se trouve à deux mètres des premiers élus, afin de pouvoir échanger quelques mots avec son père. À côté de Sylvain, Richard Durn, 33 ans, vaguement connu pour avoir déjà suivi ce type de réunions. Christian Demercastel le salue, Sylvain échange quelques banalités avec Durn, qui compare cette séance à «une comédie humaine» et se demande «ce qu'il faudrait faire pour que les choses changent». Durn parle brièvement avec Pascal Sternberg, autre élu vert. Au cours du conseil, long de cinq heures, Sylvain Demercastel et Pascal Sternberg sortent de la salle faire quelques pas. Durn les suit. «Il ne parlait pas, nous écoutait surtout», raconte Sylvain. Il est minuit et demie. Christian Demercastel, médecin généraliste, est fatigué. Les questions importantes ont été traitées, il décide de s'en aller. «C'est la première fois qu'il partait avant la fin, il se sentait un peu coupable», dit Sylvain, qui quitte la salle avec son père. Les deux hommes ignorent encore que cette décision leur évite peut-être la mort. Sans sommation. Une grosse demi-heure plus tard