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Libération

Le cas Patrick Henry La liberté gâchée de Patrick Henry

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Symbole de réinsertion, le meurtrier libéré devrait retourner en prison en France
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru Le 9 octobre 2002

Depuis lundi déjà, tout le monde le cherchait. Son éditeur, son employeur et le juge de l'application des peines. Inutilement. Dans la nuit de samedi à dimanche, Patrick Henry a été arrêté à Valence (Espagne), au volant de sa propre voiture, en possession de 10 kilogrammes de haschisch. Patrick Henry n'est pas n'importe qui. Son procès en janvier 1977, pour l'enlèvement et le meurtre d'un enfant de 7 ans, avait été celui de la peine de mort. Défendu par Robert Badinter, il échappe à la guillotine que lui-même était certain de subir. Il a 23 ans et entame sa peine à perpétuité. Il devient ce détenu modèle qui passe des examens. En 1989, il est condamné à une petite peine pour avoir possédé du shit en détention. Banal, la drogue circule en prison. Au centre de détention de Caen, il travaille et croise son futur patron qui l'emploiera à sa sortie. Réinsertion. Malgré un dossier bourré d'avis favorables à sa libération conditionnelle ­ experts psychiatres, directeur de la prison et surveillants ­, il essuie sept refus des ministres de la Justice successifs. Mais, en 2001, la loi change, ce sont maintenant des juges qui décident du sort des condamnés à de longues peines. Ils lui accordent en mai 2001 sa libération. Des lettres d'insultes arrivent à la Chancellerie et chez le procureur général, mais la plupart des réactions sont positives, sur le thème de la réinsertion. Après une période d'observation de six mois, Patrick Henry est libre, à condition de rend