Paru le 9 janvier 1988
Détective l'affiche en une et Paris Match vous l'offre cette semaine sur une double page en tee-shirt mouillé, abjecte vamp vampire. Nathalie S., «la dragueuse diabolique». Depuis vendredi, la voici devant les jurés des assises de Paris telle qu'en elle-même les réducteurs de tête la grimacent : mante religieuse, ange déchu, pulpeuse orange mécanique. Du sang, deux voyous et une amazone glacée qui n'envoûtait le sexe fort que pour le torturer, le broyer... Si, comme le regrettent certains confrères, Thierry Paulin, meurtrier des vieilles dames, n'avait supplanté l'exploit de sa grande ombre sanglante, l'affaire eût savoureusement frappé d'effroi : deux hommes sont morts pour avoir accepté un dîner d'alcôve avec Nathalie et d'autres auraient pu prendre le même chemin sans un coitus interruptus.
Vie dorée. Une quarantaine de journalistes se serraient hier sur les bancs de la presse comme des hirondelles sur les fils télégraphiques. On s'écrasait dans le public. Pour un peu, Nathalie S. ferait jeu égal avec Nathalie Besnard «l'empoisonneuse». Les faits, qui seront examinés lundi et pendant une semaine, composent ce cocktail si rabatteur, qui associe la mort au sexe. En résumé, une jeune et jolie vendeuse (Nathalie), son ami et amant (Laurent H.) et un troisième couteau (Jean-Rémi S.) rêvaient d'échapper à une existence anormalement normale. Ils voulaient refaire la conquête de l'Ouest, partir se tailler une vie dorée aux E