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Libération

Le procès des évadés de Clairvaux Une voix s'élève parmi les longues peines de Clairvaux

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Aux assises de l'Aube, un évadé a assuré, seul, sa défense.
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru le 6 novembre 1999

Troyes envoyée spécial

Michel Ghellam se lève. Non, il ne veut toujours pas d'avocat. Non, il ne veut pas passer en dernier, même si c'est lui que le réquisitoire charge le plus : réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de vingt-deux ans. Fait rarissime, il tient à s'adresser lui-même aux jurés de l'Aube, vendredi. Celui que l'avocat général décrit comme un «caïd», celui qui se revendique comme le cerveau de l'évasion de Clairvaux (Aube) se lance.

«Je n'attends rien de l'issue de tout ça. Ce dont j'ai besoin, c'est de la liberté. Et ça, vous ne pouvez pas me le donner. Ce soir, demain, dans un mois, dans un an, les compagnons là-bas, ils m'assassineront», assène-t-il à l'adresse du banc où se tiennent quelques-uns des surveillants qui furent pris en otages lors de son évasion le 11 septembre 1992. Après le réquisitoire de l'avocat général, qui fut un vibrant hommage aux surveillants, les rangs de la partie civile se sont clairsemés. Certains d'entre eux et la famille de Marc Dormont ­ le surveillant tué lors de l'évasion ­ ont quitté la salle après trois semaines de débats. S'estimant salis tout au long du procès par les questions de la défense qui n'a cessé de revenir sur les zones d'ombre de l'évasion et le peu de consistance de l'instruction, ils n'ont pas voulu entendre la plaidoirie des accusés.

Procès de la prison. «Nous tous, les évadés, nous avons une vision de la vie et de la liberté. Nous n'avons