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Libération

Les dangers du baiser expliqués aux crapauds

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par Michel DEMANT
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Comme tous les miens, je suis méchant et j'ai l'air con. Je n'en tire pas gloire, mais c'est ce qui fait ma force. C'est à cette combinaison de talents que je dois de m'être fait déniaiser et c'est sur elle que je compte pour niquer les keufs. Pourtant, les fées n'ont pas fini le boulot, je suis aussi affligé de tares. Je pense à mon physique ingrat et au diplôme d'une école de commerce pour friqués que papa et maman m'ont acheté. Sales vieux ! Je les ai fait casquer et je n'ai rien foutu, mais j'ai réussi quand même. En fait, on ne me voit pas venir. Prenons l'exemple de mon dépucelage. C'était loin d'être gagné. Pour ses 23 ans, Elodie alias Elo, un véritable canon et accessoirement le major de ma promo, avait organisé une fête. Dix mecs pour sept bonasses, ça commençait déjà mal pour ma pomme, d'autant que la concurrence provenait en majeure partie de l'équipe de rugby de la fac de médecine de Saint-Antoine. Moi, je rappelle, c'est 53 kilos pour 1,65 m, et un visage commun, temporairement rehaussé d'une acné purulente. Pour faire court, je suis resté prostré toute la soirée sur ma chaise, arborant un air tragique. A trois heures du matin, après s'être fait frotter par tout le calendrier du Stade français, Elo est venue cuver près de moi et s'est inquiétée de mon désespoir. Je lui ai fait gober une invraisemblable histoire de maladie du cerveau, mon désir de connaître l'amour avant de mourir, et grâce à mon air incroyablement con, ça a marché : c'est bibi qui l'a pécho. Po