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Libération

Madame Cons, accusée d'un meurtre sans assassin

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La mère du jockey Darie Boutboul affirme préférer «mourir en prison» plutôt que dire ce qu'elle sait. Après huit ans d'enquête, elle est la seule accusée du meurtre de son gendre Jacques Perrot. Pour complicité, le tireur n'ayant pas été identifié...
publié le 13 juillet 2007 à 8h49

Paru le 2 mars 1994

C'est en ambulance que Marie-Elisabeth Cons, 70 ans, cardiaque, arrivera ce matin de Fleury-Mérogis pour s'asseoir dans le box des accusés de la cour d'assises de Paris. Elle y entamera son dernier round avec la justice, après quatre ans et demi de détention provisoire et huit années d'enquête.

Le 27 décembre 1985, trois coups de feu claquent vers 20 h 20, sur le palier du deuxième étage, 28, avenue Georges-Mandel, Paris XVIe. Jacques Perrot s'écroule. Ainsi s'achèvent trente-neuf années d'une vie dorée. L'enfant des beaux quartiers, élevé au lycée Janson-de-Sailly avec Laurent Fabius, son meilleur ami, est un avocat brillant, beau gosse et beau parleur. C'est grâce aux chevaux de course, son hobby, qu'il croise Darie Boutboul en 1981. Elle n'a pas non plus à se plaindre. Jolie fille de 25 ans, élevée par une mère qui la comble, Darie est en vogue. Des champs de courses, où elle est une des seules femmes jockeys, elle passe aux Grosses Têtes de Philippe Bouvard, signe un livre sur sa vie, enregistre un disque et défile pour les couturiers.

Epoux infidèle. Pourtant, dès le départ, le Tout-Paris jase au sujet des amours passionnées de Jacques et Darie. Même après leur mariage en 1982, suivi de la naissance d'Adrien, personne n'y croit. Certes, ils s'aiment encore, mais Jacques devient vite un époux infidèle, tandis que Darie se mue en épouse soupçonneuse et jalouse. Scènes, retrouvailles et pardons se succèdent sans relâche. Autour d'eux, on aime de moi