C’est un petit livre à mettre entre les mains de tous ceux qui, comme Frédérique Vidal ou Jean-Michel Blanquer, racontent n’importe quoi sur l’université depuis des mois, à coups d’«islamo-gauchisme» et de «maccarthysme» qui, selon les deux ministres, gangrèneraient les facs françaises.
L’Université pour quoi faire ?, coordonné par deux sociologues, Stéphane Beaud, professeur à Sciences-Po Lille – récemment au cœur d’une controverse médiatique – et Mathias Millet, professeur à l’université de Tours, vient rappeler quelques fondamentaux souvent tus ou tout simplement ignorés ces derniers temps. Par exemple, on y fait beaucoup avec peu de moyens. Pour rappel, les effectifs d’étudiants à la fac n’ont cessé d’augmenter en vingt ans, passant de 1,4 à 1,65 million, plus forte hausse dans le milieu des études supérieures, tandis que le nombre d’enseignants-chercheurs décline depuis le milieu des années 2010. Face à la massification du secteur, les investissements n’ont jamais vraiment suivi : seulement 1,5% du PIB est consacré à l’enseignement supérieur (contre 2,7% aux Etats-Unis).
Précarisation du secteur
Au même titre que l’ensemble du secteur public de l’Etat