Dans la nuit du 3 au 4 octobre, un homme s’est élevé en héros. Nessim Ramdane, un père dévoué, un travailleur et un sportif acharné, est mort en homme de conviction et de valeurs refusant de se rendre complice d’un crime. Il a payé le plus lourd tribut, celui de sa vie, en résistant à la spirale infernale du narcotrafic. Sans doute, quelques secondes avant le geste fatal d’un enfant de 14 ans qui l’a sacrifié, il a fait un choix d’homme qui se résume dans un duel des plus manichéens : le choix du bien et le choix du mal.
Parler de ces héros, c’est aussi pour bien nommer les choses
Cet acte de résistance est absolument inédit. Inédit par le courage dont a fait preuve Nessim, en conscience, seul, face à une fin inattendue et injuste, aussi tragique qu’inexorable. Inédit aussi par ce qu’il révèle de l’état d’esprit de cette immense majorité de Marseillais prise en otage et sacrifiée sur l’autel d’une guerre qui n’est pas la sienne et qu’elle rejette de toutes ses forces. Nessim est devenu le visage, suspendu désormais pour l’éternité, de ces Marseillais entrés en résistance face aux narcotrafics. Parler avant toute autre considération de ces héros du quotidien, de ce héros qu’était Nessim, est une nécessité absolue pour inverser la charge de la force qui n’est plus du côté des narcotrafiquan