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Le Libé des historien·nes

Adapter le droit à la société, l’héritage américain de Robert Badinter

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C’est à Columbia que l’avocat panthéonisé ce jeudi 9 octobre se forme au «réalisme juridique» américain, qui s’appuie notamment sur les sciences sociales et fera triompher les droits des minorités et des individus.

Robert Badinter devant l'Assemblée nationale le 17 septembre 1981, jour du vote de l'abolition de la peine de mort. (Dominique Faget/AFP)
Par
Romain Huret
Directeur d’études à l’EHESS
Publié le 09/10/2025 à 6h15

A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Célébrer Badinter aujourd’hui semble un rien paradoxal tant son héritage fondamental – le renforcement des droits individuels – est malmené aussi bien en France que dans le reste du monde, notamment aux Etats-Unis. Ce pays, on l’oublie souvent, a joué un rôle essentiel dans sa carrière, et à double titre. Au terme d’un diplôme à l’université Columbia en 1949, il choisit définitivement le droit et abandonne la sociologie vers laquelle il envisageait de se tourner. Mais surtout, et de manière plus décisive, il découvre un environnement intellectuel stimulant autour d’une idée majeure : consacrer au lendemain de la guerre le triomphe du réalisme juridique («legal realism»). Avec