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TRIBUNE

Affaire Le Scouarnec : combien de prédateurs sexuels pourront encore sévir avant que les institutions et les politiques réagissent ?

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Protéger les personnes en situation de vulnérabilité, les enfants comme les patient·es, est un devoir constitutionnel, un impératif moral et une urgence sociale, plaide un collectif d’organisations et de personnalités civiles, dont le présentateur Nagui, la comédienne Sara Forestier ou la journaliste Giulia Foïs.
Lors d'une manifestation avant le verdict du procès de Joël Le Scouarnec à Vannes, le 28 mai 2025. (Mathieu Pattier/AP)
par un collectif d'organisations et de personnalités civiles
publié le 21 juin 2025 à 16h17

Du 24 février au 28 mai 2025, à Vannes, s’est tenu le procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien accusé de violences sexuelles sur 299 enfants et adultes. Cette affaire ne doit pas être regardée comme un cas rare et isolé. Au contraire, elle se situe à l’intersection de violences patriarcales systémiques que notre société peine encore à nommer : les violences sexuelles faites aux enfants et les violences sexuelles en milieu hospitalier.

Les violences sexuelles ne connaissent ni frontières sociales, ni lieux sanctuarisés. Elles sont un fléau généralisé dans notre société, se manifestant dans le cinéma, le sport, la télévision, au sein de nos familles, et partout où s’exercent des relations de pouvoir. Les prédateurs prennent l’apparence de figures de confiance : médecins, prêtres, entraîneurs, supérieurs hiérarchiques, réalisateurs, acteurs… Leur point commun est de profiter de leur position pour abuser de leur pouvoir et commettre leurs violences.

Principe de précaution

Pourtant, nos institutions et les politiques continuent de ne rien faire, à ne pas croire les victimes. Les enfants qui parlent sont encore trop souvent ignoré·es, culpabilisé·es, ou réduit·es au silence.