A chacun sa politique du ventre. Celle d’Emmanuel Macron, qui prône le «réarmement démographique», donne dans le natalisme. Les agriculteurs qui bloquent les routes pour Paris ont plutôt les estomacs en tête : «Le but, c’est d’affamer les Parisiens», tançait ce lundi l’agriculteur Benoît Durand. Ce week-end, on lisait sur un tracteur : «Notre fin, c’est votre faim.»
Mais est-il si facile d’affamer Paris ? Au risque d’alimenter les velléités des uns et les peurs des autres – et risquer de déclencher une razzia sur les pâtes et les conserves, il faut le dire : avec un blocage total (on n’y est pas encore, des CRS ont été déployés à Rungis dans le Val-de-Marne), il suffirait de trois jours pour que la capitale commence à crier famine, selon une ingénieure en agronomie citant l’Ademe. En 2017, le think tank Utopies avait mesuré le degré d’autonomie alimentaire des cent plus grandes a