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Interview

Alain Minc sur la crise au «JDD» : «Le silence des pouvoirs publics m’énerve»

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Face à la nomination de l’homme d’extrême droite Geoffroy Lejeune au «JDD» par Vincent Bolloré, le consultant et ex-président de la Société des lecteurs du «Monde» appelle le gouvernement à créer un droit de véto en faveur des rédacteurs.
L'homme d'affaires Alain Minc, en 2017. (Lionel Bonaventure/AFP)
publié le 27 juin 2023 à 20h53

Alain Minc a une idée à faire connaître. Indigné par la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du Journal du dimanche, le conseiller préféré du CAC 40 veut défendre une législation renforçant l’indépendance des rédactions. L’homme lige du capitalisme français, ex-membre du comité stratégique du groupe Bolloré… voudrait redonner du pouvoir aux journalistes ? On peut y voir un signe de l’inquiétude des milieux économiques pour l’avenir du JDD. Dans son bureau de l’avenue George-V, dans le VIIIe arrondissement de Paris, celui qui fut longtemps président de la Société des lecteurs du Monde (1985 à 2003) reçoit, affable, avec un gentil scud d’entrée à Arnaud Lagardère : «Son père, que j’aimais beaucoup, avait une conception de la presse qui semble s’être diluée d’une génération à l’autre.»

L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la direction du JDD, ça vous inquiète ?

L’idée de voir ce journal dirigé par un type d’extrême droite est évidemment insupportable. Un journal n’est pas un objet comme un autre. C’est une mémoire, une culture, un passé, des lecteurs, une symbolique. On assiste à une croisade réactionnaire à l’extrême. Même dans les pays les plus capitalistes, ça ne se passe pas comme ça.

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