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Entretien

Alexis Lévrier : «Entre chaînes d’info et manifestants, il existe une fascination réciproque»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Pour le maître de conférences à l’université de Reims, les récentes violences envers des journalistes ne sont pas sans rappeler celles des manifestations de gilets jaunes. Une colère protéiforme qui cible les médias comme représentants d’un système politique, économique et pharmaceutique.
Un rassemblement anti-pass sanitaire, place du Trocadéro à Paris, samedi. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 27 juillet 2021 à 18h03

Les samedis 17 et 24 juillet, lors des journées de mobilisation contre le pass sanitaire, des équipes de télévision de BFMTV à Paris et de France Télévisions à Marseille ont été prises à partie par des manifestants. Accusés d’être des «collabos» – du pouvoir, des vaccins, de «Big Pharma» ou tout à la fois – les journalistes n’ont pas pu couvrir la manifestation. Des scènes qui n’étaient pas sans rappeler les situations vécues en 2018 et 2019, pendant le mouvement des gilets jaunes. Atteinte à la liberté de la presse pour les uns, retour de bâton d’un traitement médiatique partial pour les autres : entre ces manifestants et les médias, la rupture semble consommée. L’historien Alexis Lévrier, auteur de Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse (Les Petits Matins), analyse une haine complexe, protéiforme, qui se mue volontiers en fascination mutuelle. Parfois stigmatisées par les chaînes d’info, ces manifestations sont aussi la clé d’une bonne audience. Critiquées par les protestataires, elles sont aussi très regardées par ces derniers.

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