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Entretien

Aléxis Tsípras, ancien Premier ministre grec : «L’impact des régimes autoritaires sera destructeur pour l’Europe»

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Pour les 50 ans du retour de la démocratie en Grèce, l’ex-Premier ministre de gauche, Aléxis Tsípras, retrace dans un entretien exclusif à «Libération» l’évolution de son pays au sein de l’Europe, et alerte sur la complaisance de certaines forces dominantes avec l’extrême droite en progression au sein de l’UE.
Athènes, Grèce, 20 janvier2025. Portrait de Alexis Tsipras, ancien premier ministre, dans la salle de conférence de l’institut Alexis Tsipras dans le centre de la capitale grecque. (Max Gyselinck/Libération )
par Fabien Perrier, Correspondant à Athènes
publié le 24 janvier 2025 à 7h22

A l’occasion des 10 ans de son élection et des 50 ans de la démocratie grecque, Aléxis Tsípras s’exprime en exclusivité pour Libération. Le 25 janvier 2015, le jeune Premier ministre de gauche faisait «trembler l’Europe» en remportant les élections législatives avec une double promesse : bouter les créanciers, soit la «troïka» réunissant la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), hors du pays et en finir avec l’austérité qu’ils imposaient. Après six mois de bataille, il finira par signer, à son tour, un mémorandum d’accord avec les créanciers. Dix ans après, Tsípras est redevenu député, et son parti, Syriza, est mal en point. La droite conservatrice, Nouvelle Démocratie, est à la tête du pays depuis 2019. Le Pasok, social-démocrate, qui s’était effondré, retrouve la forme. Une parenthèse de gauche s’est-elle refermée en Grèce ?

Né en juillet 1974 quatre jours après la chute des colonels, vous êtes un enfant de la démocratie. Quel regard portez-vous sur ces 50 ans de démocratie grecque ?

La Grèce a une spécificité : une guerre civile succède à la Seconde Guerre mondiale quand les pays d’Europe connaissent la paix. Puis, jusqu’en 1967, la Grèce vit dans un simulacre de démocratie caractérisé par des persécutions des résistants, notamment communistes qui sont déclarés illégaux dans le pays. S’ensuit la dictature des colonels de 196