Les historiens voulaient en faire un simple livre de contre-propagande, surtout pas un best-seller. Et pourtant, l’édition de 2 000 pages et cinq kilos, agrémentée de 3 500 commentaires rédigés par le très sérieux Institut d’histoire contemporaine de Munich (IFZ) pour «démonter les mensonges de Hitler», a été un succès de librairie dès sa parution. Le premier tirage a été de 4 000 exemplaires. Il s’en est vendu près de 100 000 depuis 2016 !
A lire aussi
Mais les craintes d’une utilisation abusive de l’ouvrage pour une propagation de l’idéologie néonazie ne se sont pas vérifiées. Selon le gouvernement bavarois, détenteur des droits d’auteurs de Mein Kampf avant qu’ils ne tombent dans le domaine public, la plupart des acheteurs restent des personnes ou des institutions – centres de documentation, mémoriaux ou universités, qui se consacrent à des recherches historiques ou pédagogiques. «Les enseignants en font partie. Les annotations leur permettent de présenter plus précisément les intentions hideuses de Hitler pendant les cours», explique ainsi Heinz-Peter Meidinger, le président de la Fédération des enseignants (Deutscher Lehrerverband). Les Allemands n’ont pas pu tenir de statistiques sur les lecteurs types (le livre