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Entretien

Altaïr Despres : «La hausse des études sur le genre dans les sciences sociales reste très timide»

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«Wokisme», le grand méchant floudossier
Face aux discours sur la montée du «wokisme» à l’université, une vaste enquête montre qu’en vingt ans, la part des travaux sur le genre et l’intersectionnalité n’a que faiblement progressé, passant de 9% à 11,4% des articles français en sciences sociales, explique Altaïr Despres, membre du collectif de chercheurs qui a mené ce travail.
Des cours de tango ou de cha-cha-cha sans rôle assigné proposés en 2022 dans le XIe arrondissement de Paris. (Camille McOuat/Libération )
publié le 16 avril 2025 à 17h53

Certains s’en réjouiront, d’autres le déploreront : non, en France, la recherche universitaire en sciences sociales n’a pas été envahie par le «wokisme». C’est le constat auquel est parvenue une équipe de chercheurs dirigée par le sociologue Etienne Ollion, après avoir mesuré la place des études de genre et de l’intersectionnalité dans la production scientifique depuis une vingtaine d’années. L’enquête, disponible en ligne dans sa version de travail, sera publiée ultérieurement pour les 50 ans de la revue scientifique Actes de la recherche en sciences sociales, occasion parfaite pour s’interroger sur l’évolution des pratiques des chercheurs.

Si les résultats pointent une petite progression de la production sur le genre, ils démentent factuellement et précisément le refrain d’une université gangrenée par le militantisme et la «théorie du genre», pourtant largement relayé par des médias ou des ouvrages tels que le récent Face à l’obscurantisme woke (PUF), émanant d’intellectuels, de personnalités politiques ou d’organismes comme l’Observatoire du décolonialisme, rebaptisé l’Observatoire de l’éthique universitaire. Jointe par Libé, l’anthropolog