Menu
Libération
Entretien

Amélie Férey : avec l’opération bipeurs au Liban, «on assiste à un renoncement au droit international»

Article réservé aux abonnés
Pour la chercheuse, spécialiste de l’éthique militaire, l’offensive lancée contre les moyens de communication du Hezbollah s’apparente à un «assassinat ciblé de masse», qui brouille les notions de distinction entre civils et combattants.
L'un des blessés touchés par l'explosion de l'un des appareils portables, soigné ici à l'hôpital de Beyrouth (Liban) le vendredi 20 septembre 2024. (Hussein Malla/AP)
publié le 24 septembre 2024 à 12h32

Les explosions simultanées, au Liban, des bipeurs et talkies-walkies utilisés par les hommes du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, ont stupéfié le monde. L’attaque, attribuée à Israël et qui a coûté la vie à 37 personnes, dont deux enfants, et blessé près de 3 000 autres, aurait été menée grâce à un savant mélange de manipulation à tiroirs, d’entrelacs de sociétés écrans et d’ingéniosité artificière. Et a transformé de rustiques moyens de communications en meurtriers chevaux de Troie. Mais, au-delà de ce scénario de film d’espionnage, dont on ne connaît pas encore tous les secrets opérationnels, la méthode employée, tout comme son bien-fondé, sont questionnés, voire condamnés, par de nombreux intellectuels, juristes, officiels et ONG, dont Human Rights Watch, qui réclame une enquête indépendante.

Vendredi, Volke