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Entretien

Amy Greene : «Ce n’est pas en étant plus à gauche que Kamala Harris aurait fédéré dans un pays qui bascule à droite»

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Élections américaines de 2024dossier
Pour la spécialiste de la politique américaine, l’éloignement du Parti démocrate américain à l’égard des classes populaires était bien trop grand pour espérer regagner un pan de cet électorat.
Kamala Harris, la candidat démocrate à la présidence lors du rassemblement de campagne à Philadelphie (Pennsylvanie), le 4 novembre 2024. (Hannah McKay/REUTERS)
publié le 13 novembre 2024 à 16h53

Il n’a pas l’intention d’attendre son investiture, le 20 janvier, pour imposer sa patte à la Maison Blanche. Une semaine après son élection pour un second mandat à la tête des Etats-Unis, Donald Trump a déjà dévoilé les noms de quelques fidèles qui composeront son administration et passé un coup de fil à Vladimir Poutine, ce que le Kremlin dément.

Pour Amy Greene, politologue franco-américaine, enseignante à Sciences-Po et experte associée à l’Institut Montaigne, le 47e président des Etats-Unis cherche d’ores et déjà à se poser en rupture avec Joe Biden, pourtant encore en poste. Selon l’autrice de l’Amérique face à ses fractures (Tallandier, 2024), les leçons à tirer de cette nouvelle débâcle pour le Parti démocrate sont nombreuses, au premier rang desquelles son incapacité à parler du portefeuille des Américains.

Donald Trump a demandé aux sénateurs de le dispenser de leur approbation, en principe obligatoire, pour nommer les plus hauts responsables de sa future administration. Est-ce une façon de court-circuiter les institutions ?

Cet empressement est assez inhabituel. En temps normal, le processus de transition est très progressif. C’est comparable au jeu ministériel en France : des noms fuitent pour être testés, des personnalités se positionnent pour entre