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TRIBUNE

Anticor est le cœur battant de la lutte anticorruption

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Le non-renouvellement, fin décembre, de l’agrément qui permettait à l’association d’agir en justice dans les affaires de corruption est le signe d’une faillite démocratique, s’alarment ses avocats.
Vincent Brengarth et Elise Van Beneden, présidente d'Anticor, en conférence après la décision du tribunal administratif du retrait d'agrément, à Paris, en 2023. (Pierrick Villette/ABACA)
par un collectif d'avocats
publié le 25 janvier 2024 à 16h11

Nous, avocats d’Anticor, engagés judiciairement dans la lutte anticorruption, appelons tous les citoyens attachés à la démocratie et à l’égalité de tous devant la loi, à soutenir Anticor contre la décision discrétionnaire de non-renouvellement de son agrément, qui neutralise sa capacité à agir en justice. L’agrément anti-corruption est une nécessité démocratique et une exigence pour l’éthique publique.

Anticor a conquis durement son droit d’agir en justice. Il nous en a fallu des batailles judiciaires pour nous imposer dans l’espace confiné et réservé de la salle d’audience. «Mais qui êtes-vous ?» s’insurgeaient les avocats des puissants qui n’avaient pas hésité à nous baptiser du sobriquet de «Coucou judiciaire». «Sortez d’ici !» pérorait le procureur de la République lorsque nous avions déposé plainte dans l’affaire dite «des sondages de l’Elysée», ce qui nous avait contraint à aller jusque devant la Cour de cassation juste pour obtenir le droit de déposer plainte.

Cette marge d’action, nous l’avons arrachée à l’accord tacite qui existait entre les puissants que nous poursuivions et le parquet sous la tutelle hiérarchique du