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Antoine Garapon : «La justice restaurative permet de reprendre son destin en main»

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Violences sexuellesdossier
Le magistrat et ancien juge pour enfants plaide pour ce dispositif qui associe, en complément de la réponse juridictionnelle, un auteur d’infraction pénale et une victime. Et participe à libérer la parole autrement que dans le cadre d’une audience.
En 2020, une salle dédiée au programme de justice restaurative, à Oakland (Californie). (Carlos Avila Gonzalez /San Francisco Chronicle. Getty Images)
publié le 30 décembre 2024 à 16h10

Procédé peu connu, les rencontres restauratives offrent la possibilité de faire dialoguer des auteurs de crimes et d’infractions violentes avec des victimes lors de cercles de paroles et en présence de médiateurs. L’expérience, dont bénéficient quelques centaines de personnes chaque année – un chiffre en constante augmentation – se fait sur la base du volontariat. Ils et elles ont subi un vol à l’arraché, un home-jacking, un viol, un inceste, et peinent à se reconstruire après la condamnation de l’agresseur.

D’où l’idée de faire dialoguer victimes et bourreaux afin de mieux s’appréhender et de «mieux se séparer», explique le magistrat et ancien membre de la Ciase, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise, Antoine Garapon, qui publie Pour une autre justice. La voie restaurative (PUF). Après le film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, qui s’était penché sur le dispositif inscrit dans la loi française depuis 2014, l’ancien juge pour enfants, aujourd’hui à la tête de la Commission reconnaissance et réparation, propose un plaidoyer pour cette «solution», dit-il, complémentaire à la justice ordinaire des tribunaux.

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